Faire résonner le mot "Liberté" dans l'espace public est,  

en ces temps inquiétants, plus urgent que jamais.
 
Dansez le poème" imaginé par le chorégraphe José Montavo sur le poème de Paul Eluard, Liberté ! à l'occasion du 70e anniversaire de la Libération et de la Victoire sur le nazisme

On a dansé sur le poème ......LIBERTE

  Liberté

  Sur mes cahiers d’écolier

 Sur mon pupitre et les arbres

 Sur le sable de neige

J’écris ton nom

 Sur toutes les pages lues

Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre

J’écris ton nom

 Sur les images dorées

Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois

J’écris ton nom

 Sur la jungle et le désert

Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance

J’écris ton nom

 Sur les merveilles des nuits

Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées

J’écris ton nom

 Sur tous mes chiffons d’azur

Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante

J’écris ton nom

 Sur les champs sur l’horizon

Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres

J’écris ton nom

 Sur chaque bouffée d’aurore

Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente

J’écris ton nom

 Sur la mousse des nuages

Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade

J’écris ton nom

 Sur les formes scintillantes

Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique

J’écris ton nom

 Sur les sentiers éveillés

Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent

J’écris ton nom

 Sur la lampe qui s’allume

Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes raisons réunies

J’écris ton nom

  Sur le fruit coupé en deux

 Du miroir et de ma chambre

Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

 Sur mon chien gourmand et tendre

Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite

J’écris ton nom

 Sur le tremplin de ma porte

Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni

J’écris ton nom

 Sur toute chair accordée

Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend

J’écris ton nom

 Sur la vitre des surprises

Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence

J’écris ton nom

 Sur mes refuges détruits

Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui

J’écris ton nom

 Sur l’absence sans désir

Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort

J’écris ton nom

 Sur la santé revenue

Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir

J’écris ton nom

 Et par le pouvoir d’un mot

Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

          Liberté       Liberte 1

 Paul Eluard, Poésies et vérités, 1942

 

Mais...connaissez-vous l'origine de cette coutume

 

Cougnou cartes    Les Trairies

Mais...connaissez-vous l'origine de cette coutume

Depuis des  ans, les Andennais perpétuent à Noël une coutume locale : les Trairies.

 

Si le cougnou succulente brioche de Noël à la douce forme d’un bébé emmailloté, criblé, au demeurant, de gros raisins et de croquants de morceaux de sucre est très connu dans toute la Wallonie, ce n’est vraiment qu’à Andenne qu’il sert d’enjeu a une partie de cartes très typique.

Le 24 décembre, après la grand messe, on se réunit chez les boulangers, dans les tavernes ou en famille pour “ jouer des trairies ”.

Le gain comporte 5 cougnous et une bûche de grandeur décroissante dont le plus gros s’appelle en wallon : “ Li Prumî ” ; le second “ Li deûzinme ” ; le troisième “ Li Trwèsinme ”, le quatrième “ Li Quatrin-me ” et le plus petit “ Li Trôye ”. Cette petite dernière “ cougnolle ” est un peu la honte du jeu. Depuis les années 1980, on remplace souvent le plus gros des cougnous par une belle bûche en gâteau.

Une partie de trairies requiert un jeu de 32 cartes et 10 joueurs par table. Ces 10 personnes s’assemblent autour d’une table. Chacune verse la “ mise ”. Le premier participant désigné “ bat ” les cartes, le second “ coupe ”, le troisième distribue une carte à chacun des dix joueurs et retourne enfin la onzième carte du paquet. Celui qui possède la carte la plus haute dans la couleur retournée gagne le premier cougnou. On le comprend aisément: jouer “aux trairies”, c’est jouer à “la bataille” non à is à 10 joueurs. Et le jeu reprend avec le même processus naïf pour le reste du lot des cougnous jusqu’à l’attribution de la Trôye laquelle suscite toujours l’amusement des nombreux spectateurs présents et sans doute … la honte de celui qui le gagne. Comme il s’agit d’un jeu de pur hasard, un joueur peut avec un brin de chance, emporter plusieurs cougnous ou même tous ; d’autres peuvent ne rien gagner du tout !

En 1890, Monsieur Désépulcre, professeur de français à l’Ecole Moyenne d’Andenne, a écrit un article dans la revue folklorique wallonia. Il donne des précisions intéressantes qui permettent de voir l’évolution de la tradition. L’auteur, comme d’autres, signalent que la date de début est inconnue ” remonte à la nuit des temps.” Les trairies se jouaient dans seulement dans trois boulangeries (dont celle de la famille Henry, rue Hanesse). Vu le nombre des participants et surtout l’exiguïté des locaux, des parties se déroulaient jusque dans les chambres des commerçants. La manière de jouer était identique à celle d’aujourd’hui. Par contre, les 5 cougnous étaient plus volumineux. A un point tel, que les joueurs prenaient la précaution de prendre des sacs ou des taies d’oreiller pour y mettre le résultat de leur gain. Une autre différence avec aujourd’hui : c’était presque exclusivement les Andennais des quartiers éloignés qui jouaient aux trairies au sortir de la messe de Minuit, les citadins andennais rentraient directement chez eux pour y fêter Noël en famille… Tandis que ” les paysans des hauteurs” s’attardaient dans les boulangeries : les trairies étaient leur façon de faire la fête. Les trairies étaient socialement mal connotée : c’était le jeu des gens du peuple (ceux des villageois dans les hameaux éloignés, pas ceux des ouvriers de la ville). Aussi, jamais le bourgeois andennais ne jouait aux trairies alors qu’aujourd’hui ce jeu réunit toutes les couches de la population. Ambiance et bonne humeur assurées ! (origine : quefaire.be)